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PORTRAIT D'ALUMNI : DE L'ISG A APPLE CHINE: LE PARCOURS INTERNATIONAL DE CEDRIC ALLEN ISG PROMO 96
De l’ISG à Apple Chine : le parcours international de Cedric Allen
Rencontre avec Cedric Allen, diplômé de l’ISG et cadre dirigeant chez Apple
De la gestion d’un des plus grands magasins IKEA de Londres à la direction du marché PME d’Apple en Grande Chine, Cedric Allen incarne une carrière internationale construite avec ambition, audace et humilité. Diplômé de l’ISG Paris, il est aujourd’hui Senior Business Development Manager chez Apple, où il supervise un marché de plusieurs milliard de dollars couvrant Grande Chine, Hong Kong, Taïwan et Macao. Nous l’avons rencontré pour recueillir ses conseils à destination des étudiants qui souhaitent suivre une trajectoire globale.
Florence Delsaux : Bonjour Cedric, quel a été votre parcours depuis votre sortie de l’ISG ?
Cédric Allen : Bonjour Florence, quand j’ai quitté l’ISG, je n’avais pas de plan de carrière figé. Ce que j’avais, c’était de la curiosité, de l’énergie et l’envie d’apprendre. J’ai démarré chez Decathlon, où j’ai eu très vite des responsabilités en gestion opérationnelle. C’est là que j’ai appris les bases du commerce de détail, de la finance, de la supply chain, et surtout du management humain—sur le terrain.
J’y suis resté près de 10 ans, en France et au Royaume-Uni, avant de rejoindre IKEA à Londres comme directeur de magasin. C’était un site gigantesque, avec plus de 600 collaborateurs. Ce poste m’a permis de me confronter à la complexité organisationnelle, à la diversité culturelle, et à l’excellence opérationnelle à grande échelle.
Puis en 2008, j’ai intégré Apple, un changement total de secteur qui m’a plongé dans l’univers tech. J’y ai dirigé successivement des marchés en France, en Angleterre, en Chine du Sud, et aujourd’hui en Grande Chine.
Mon conseil : votre premier job n’est pas une destination finale, c’est votre tremplin. Soyez curieux, soyez une éponge.
FD : Vous avez changé plusieurs fois de secteur — sport, ameublement, tech. Pourquoi ces transitions ?
CA : Chaque changement de secteur a été une opportunité de me rapprocher de ce qui me passionne : le leadership, l’innovation, et le client. Le produit change, mais les fondamentaux restent : construire des équipes performantes, comprendre son marché, et créer de la valeur durable.
Chez Decathlon, on parlait sport avec passion ; chez IKEA, c’était la maison et la famille ; chez Apple, c’est la technologie et l’expérience client. Dans tous les cas, il a fallu écouter, motiver, transformer.
Chez Apple, par exemple, j’ai piloté le développement de notre activité Business dans les Apple Stores, en créant des solutions sur mesure pour les PME, les start-ups et les professions créatives. C’est un travail transversal entre les ventes, le produit, la formation, et surtout la compréhension fine des besoins locaux.
Message pour les étudiants : ne craignez pas de bouger latéralement pour monter plus haut. Votre polyvalence est votre atout.
FD : Vous dirigez aujourd’hui plusieurs marchés très différents. Comment vous adaptez vous culturellement ?
CA : Chaque région a sa propre logique. À Hong Kong, c’est rapide, transactionnel, et orienté résultats. À Taïwan, on valorise la structure, le respect des processus, et les relations hiérarchiques. À Shanghai, où je vis, il y a une énergie entrepreneuriale incroyable : les attentes sont élevées, et tout va très vite.
En tant que leader, je dois adapter mon style de communication, mon tempo, et mes méthodes de prise de décision. Ce n’est pas juste une question de langue, mais de sensibilité, d’écoute, et de finesse.
Une anecdote : en Chine, au début, j’ai cru qu’un management direct et rapide à l’occidentale fonctionnerait. Résultat : incompréhensions, frustrations. J’ai dû apprendre à ralentir, à construire la confiance, à observer les codes. C’est cette adaptabilité qui fait la différence.
Conseil : investissez du temps à comprendre les cultures. C’est ce qui fera de vous un vrai leader international.
FD : Quels sont les défis et opportunités pour Apple aujourd’hui, notamment en Grande Chine ?
CA : Le défi permanent chez Apple, c’est d’évoluer sans cesse, tout en restant fidèle à notre ADN. En Chine, la concurrence est féroce, les consommateurs sont très exigeants, et tout va extrêmement vite. Il faut localiser, comprendre les attentes, et anticiper les tendances.
L’un des plus gros leviers de croissance, ce sont les PME. Nous avons développé un réseau d’experts business en magasin, capables d’accompagner les petites entreprises, les start-ups, les professions libérales. On ne vend pas juste un hardware — on propose des solutions complètes, intégrées, sécurisées, du device jusqu’à l’accompagnement.
Pendant le Covid, par exemple, nous avons aidé des écoles à Shanghai à passer à l’enseignement à distance avec des produits Apple. Ce n’était pas un acte commercial, mais un vrai partenariat.
Leçon clé : restez proche de vos clients. Ce sont eux qui vous montrent le chemin de l’innovation.
FD : Vous avez passé la majorité de votre carrière à l’international. Pourquoi ce choix ?
CA : Au début, c’était l’envie de voyager. Aujourd’hui, c’est devenu une manière de penser. Travailler à l’étranger m’a appris la résilience, l’humilité, et la flexibilité. Ce qui marche à Paris peut être contre-productif à Shenzhen.
À l’international, vous devez déconstruire vos réflexes, réapprendre à écouter, comprendre les signaux faibles. Et surtout, bâtir la confiance dans des contextes très différents. C’est une école de vie.
À l’ISG : n’hésitez pas à partir. Même si c’est inconfortable, même si vous ne connaissez personne. C’est là que vous grandirez le plus.
FD : En quoi l’ISG vous a-t-elle préparé à ce parcours ?
CA : L’ISG m’a apporté une solide culture business, bien sûr, mais surtout une ouverture d’esprit internationale. Les cours en langues étrangères, les projets multiculturels, les échanges avec des professeurs venus du monde entier… tout cela m’a mis en condition pour évoluer dans des environnements globaux.
Ce que j’ai retenu aussi, c’est la polyvalence : on apprend la finance, le marketing, le management, la stratégie… mais aussi à travailler en équipe, à gérer des deadlines, à pitcher ses idées.
Message aux étudiants : profitez de chaque opportunité. L’ISG est un terrain d’expérimentation. Testez, osez, apprenez.
FD : Un souvenir marquant de vos années à l’ISG ?
CA: Oui, un projet qui m’a marqué : l’organisation d’une conférence sur le retail international avec des camarades. Beaucoup de stress, des annulations de dernière minute, mais on a réussi. Ce genre d’expérience vous apprend à gérer la pression, à prendre la parole, à fédérer une équipe.
Et bien sûr, les rencontres. Certains de mes amis de promo font toujours partie de mon réseau professionnel aujourd’hui. Ce sont des liens qui durent.
Le dernier mot de Cedric pour les étudiants de l’ISG :
“Soyez audacieux. Dites oui au projet qui vous fait peur. Partez dans le pays que vous ne connaissez pas. Parlez à la personne que vous admirez. Travaillez dur, mais restez humain. Et surtout, restez alignés avec vos valeurs. C’est comme ça que vous construirez non seulement une belle carrière, mais une vie qui vous ressemble.”
Merci Cédric pour ce partage inspirant !
Florence

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