Interview de Cédric Segal (CM99) - Winestar

Avez-vous Toujours voulu entreprendre ? Ou votre carrière est née d’une opportunité ?

Un peu des deux... j'ai toujours été passionné par l'international. D'abords par mon intérêt pour l'apprentissage des langues, puisque j'ai appris l'anglais, l'allemand et le japonais...

Ensuite parce que ma mère nous racontait ses voyages et ses challenges alors qu'elle travaillait sur un nouveau développement de boutiques de duty free en Asie, pour concurrencer les enseignes DFS.  C'est un peu à partir de ce moment que la fibre entrepreneuriale s'est déclarée. 

Par la suite, le cursus international de l'ISG m'a donné l'opportunité de visiter les grandes capitales asiatiques et d'être exposé à des cultures différentes.

A la sortie de l'école, j'ai effectué mon VIE au Japon, pour le compte d'un transitaire français qui souhaitait développer son courant d'affaires avec l'Asie, et j'ai finalement passé 5 années à Tokyo. Cette expérience dans le transport international m'a permis de me familiariser avec de nombreuses industries : aéronautique, automobile, les machines, la mode, les boissons et l'alimentaire...

Cela m'a permis de comprendre les différents réseaux de distribution, les problématiques du commerce international et cela m'a finalement inspiré à monter ma première société à mon retour d'Asie.

Pouvez-vous nous nous racontez. En deux mots votre aventure ? Ses débuts
L’arrivée de votre concept en France ..? Niveau de pénétration du marché actuellement ? 

J'ai monté une première société d'import et de distribution de chaussures à mon retour du Japon. Il était passionnant de promouvoir ces nouvelles marques, participer à des salons commerciaux, de communiquer et de découvrir les différents réseaux de distribution, les acteurs traditionnels de la chaussure (magasins de chaussure, magasins de prêt-à-porter, grands magasins...), mais aussi des pure players comme Sarenza, Spartoo ou encore Amazon.

Cependant j'ai assez rapidement été frustré de ne pas retrouver cette fibre internationale. 

Sur le simple constat que toutes les boissons étaient disponibles en canette à l'exception du vin, et après quelques mois de recherches, j'ai présenté le concept Winestar au salon des vins de Bordeaux. Le projet consistait à proposer des vins de qualité à un prix abordable, pour une consommation occasionnelle et facile.

Cela a nécessité le développement d'une canette révolutionnaire, spécialement étudiée pour le conditionnement du vin, sans en altérer le goût.

Quels sont vos clients ? Quels pourraient être vos clients ?

Les clients sont avant tout étrangers, car les consommateurs français sont culturellement trop attachés à la bouteille et au bouchon en liège...

Ainsi nos clients sont principalement anglo-saxons (UK, Europe du Nord, USA, Canada, etc.) et asiatiques.

Notre premier marché est d'ailleurs la Chine et nous allons y ouvrir notre première usine hors de France cette année !

Vos défis ? Votre plus gros marché?

Les vins français ont une bonne réputation à l'international grâce aux châteaux les plus connus (Lafite, Petrus, etc.) mais les vins courants ont beaucoup plus de mal face à la concurrence... 

Nos coûts de production plus élevés et nos normes plus strictes qu'en Espagne ou en Australie handicapent fortement notre compétitivité.

De plus les codes du vin sont différents chez nous où l'on privilégie les appellations (Bordeaux, Languedoc, Bourgogne, etc) alors que les consommateurs asiatiques et américains sont plus attentifs aux cépages (Cabernet, Merlot, Chardonnay, etc.) et aux marques. Il faut donc totalement repenser notre gamme sans sacrifier la qualité.

Enfin, le fait d'industrialiser nos process nous permet de rester compétitifs face à ces pays, mais implique des quantités très importantes et des moyens en conséquence...

Votre ambition d’ici 5 à 10 ans ?

 Nous souhaitons nous positionner comme le Pure Player du vin en canettes.

Avec notre marque Winestar, nous souhaitons devenir la 1ère marque mondiale de vin, en proposant une sélection des meilleurs vins français, mais aussi des vins issus des grandes régions de productions mondiales. Cela sera possible grâce aux usines que nous allons ouvrir dans les différents pays stratégiques et producteurs de vin.

Nous pourrons également proposer aux producteurs locaux de conditionner leurs propres vins dans nos canettes, et contribuer à créer cette nouvelle catégorie rapidement.

A terme, Winestar doit devenir le Coca-Cola du vin !

http://www.winestar.fr/