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PORTRAIT D'ALUMNI : XAVIER CLEMENT, ISG PROMO 92, FONDATEUR DE TERRA DAILY, ENGAGE DANS L'ECONOMIE CIRCULAIRE, UN VIRAGE PROFESSIONNEL A 180 DEGRES !

02 mars 2024 Association
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Florence Delsaux : Bonjour Xavier,  peux-tu nous parler de ton parcours depuis ta sortie de l’ISG?

 

Xavier Clement :  Bonjour Florence, juste après l’ISG, j’ai passé une année à l’armée où j’ai appris à tester mes limites physiques et où j’ai consolidé mon sens du collectif. J’ai commencé ma carrière dans le secteur de la finance à Luxembourg. L’expérience était très enrichissante mais il me manquait l’expérimentation de l’économie réelle. Je suis ainsi arrivé un peu par hasard dans le secteur de l’emballage agro-alimentaire. J’ai passé huit ans chez ExxonMobil dans le secteur de l’emballage souple. L’expérience était très excitante car je devais commercialiser des emballages plastiques principalement en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. J’ai ensuite bifurqué vers l’emballage aluminium en intégrant Alcan. J’y ai exercé différentes fonctions commerciales en Europe jusqu’au rachat de la branche emballage par Amcor. A ce moment-là, j’ai eu l’opportunité de devenir directeur commercial export où je supervisais une équipe de commerciaux et d’agents qui opéraient dans 80 pays... Cette période était à la fois riche et intense. Je voyageais à travers l’Europe, l’Asie et l’Afrique dans le but d’accroître nos parts de marché dans les différents pays. Je réalise à présent que mon bilan carbone devait être catastrophique à l’époque…

 



FD :Tu as passé près de 30 ans dans le secteur de l’ emballage, ... Quels en sont pour toi les défis actuellement ?

 

XC : En fait, les mêmes qu’il y a 30 ans… L’emballage reste en général très utile car il permet de mieux conserver les aliments. Il permet également une sécurité et une inviolabilité des produits. Cela est fondamental surtout dans le domaine pharmaceutique. Le problème principal réside dans la surgénération d’emballage pour des raisons de sécurité pas toujours démontrées ou de marketing. Le défi est toujours de questionner au départ le pourquoi d’un emballage et ensuite de s’assurer qu’il requiert le minimum de matières premières et qu’il est recyclable ou réemployable.

 



FD : 
 A la suite de ces années où la notion RSE t’est apparue indispensable, cela t’ a conduit à faire un virage à 180 degrés notamment en repassant un master spécialisé en économie circulaire, tu nous en parles ?

 

XC : Étant donné mon métier, j’ai été très tôt sensibilisé à l’économie circulaire (éco-conception, recyclage…). Je m’aperçois avec regret qu’il y a 20 ans mon entreprise avait déjà créé des films éco-conçus. Il aura fallu des lois (AGEC, écotaxes européennes…) et des pénuries de matières premières il y a quelques années pour modifier les comportements d’achats des industriels. Que de temps perdu… En fait mon virage s’est fait en trois temps… Il y a 15 ans, j’ai intégré le conseil municipal de ma commune où j’ai commencé à travailler sur des projets liés à la restauration de la biodiversité. La compatibilité entre l’économie et l’écologie me taraude tous les jours depuis lors. C’est pourquoi, il y a 6 ans j’ai suivi un premier master en développement durable à Dauphine ; pas vraiment un hasard… car lors de ma première année à l’ISG, je mangeais presque tous les jours au RU de Dauphine… Mon poste au sein de mon entreprise a ensuite évolué vers plus de projets liés à l’économie circulaire mais sans me satisfaire complétement. C’est pourquoi l’année passée, j’ai entrepris de passer un deuxième master, cette fois-ci spécialisé en économie circulaire.

 



FD : Aujourd’hui tu viens de créer ta propre structure Terra Daily pour accompagner la transition écologique et sociale des territoires : vaste programme ! Pourquoi cette envie et comment te projettes tu ?

 

XC : Cette envie d’entreprendre me poursuit depuis longtemps. D’ailleurs, il y a dix ans j’avais créé avec un associé une première société de conseil, en pâtisserie. Et oui, je suis aussi très gourmand… Finalement, j’ai compris aussi avec le temps que si je voulais me consacrer à 100 % à la transition écologique, la meilleure façon était de créer mon propre travail…

Mon concept s’appuie sur trois piliers : la formation des professionnels aux concepts de base, l’évaluation de la responsabilité sociétale des organisations et le soutien aux territoires (collectivités et entreprises) à des projets en écologie industrielle. En effet, après une vingtaine d’années de réflexions et d’actions, il m’apparaît que le concept d’écologie industrielle et territoriale est le plus abouti afin de réconcilier économie et écologie. D’ailleurs « Oîkos », la racine grecque commune aux deux domaines signifie « maison ». Je souhaite du fait de mon activité contribuer à rendre notre « maison » plus durable…

 



FD : Pour finir aurais tu quelques souvenirs de tes années ISG que tu souhaiterais partager avec nous et en quoi l’ ISG a été déterminante pour ton parcours professionnel ?

 

XC : Lors de notre séjour de cinq mois aux Etats-Unis en deuxième année, notre groupe de projet avait été mandaté par Alcatel pour effectuer une étude afin de comprendre pourquoi les Américains commençaient à montrer un engouement pour les téléphones portables… et oui, nous étions au début des années 90… et si on pouvait imaginer un succès comparable en Europe… Nous avions alors sillonné les quatre coins des Etats-Unis où nous avions principalement interrogé des professionnels dans des salons spécialisés. Cette expérience, de par sa richesse humaine, professionnelle et culturelle restera à jamais gravé dans ma mémoire.

J’ai commencé ma carrière dans une entreprise américaine et mon interlocutrice qui venait de New-York ne connaissait absolument pas l’ISG. Quand je lui ai parlé de cette expérience dans son pays, elle a été enthousiasmée et m’a quasi embauché sur le champ … J’ai ensuite poursuivi ma carrière assez naturellement à l’export car l’ISG m’avait apporté cette ouverture à l’international et cette culture du défi où tout est possible.  

 

Merci Xavier ! 

Florence 




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