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PORTRAIT D'ALUMNI : JOHN HONORE, ISG PROMO 94, DES MARCHES BOURSIERS AUX ENGAGEMENTS DE DEVELOPPEMENTS DURABLES, AUJOURD'HUI JOHN SE LANCE DANS UNE NOUVELLE ACTIVITE : LE SECTEUR DES PARFUMS ! UNE CARRIERE EMPREINTE DE SON ADN INTERNATIONAL ET DE PASSION

31 août 2023 Association
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Florence Delsaux : Bonjour John, tu es diplômé de l'ISG depuis 1994, peux tu nous parler de ton parcours depuis ta sortie de l'ISG ?

   

John Honoré : Bonjour Florence, lors de mon cursus au sein de l'ISG, je devais obtenir un stage de fin de dernière année. J'ai eu la chance de décrocher un stage dans une société de bourse (Dupont-Denant à l'époque) où j'ai pu mettre en avant mes connaissances en finance et une certaine curiosité que j'avais acquis. Cette curiosité, je la dois au périple international que nous venions d'effectuer avec ma promo aux USA, Japon, Corée du Sud et Singapour. Je ne me vanterai pas des congés de retour que j'ai pris en Thaïlande. Je découvrais alors le monde sous un autre jour. 

 



FD : Tu as travaillé sur les marchés boursiers pendant 17 ans sur les marchés boursiers immobiliers puis BTP, qu' est ce qui te passionnait dans cette activité ?

Notamment tu as eu plusieurs prix sur ton activité quelle est la passion qui a déclenché cela ?

 

JH : Effectivement, j'ai travaillé 17 ans dans des salles de marché, en tant qu'analyste financier sur les secteurs de l'immobilier au démarrage, puis du BTP, puis des conglomérats (du type Cie Générale des Eaux, Suez-Lyonnaise des Eaux...) avant de me spécialiser sur le secteur de l'eau, des déchets, de l'électricité et du gaz. Juste pour mémoire, ces deux dernières spécialités n'étaient pas cotées en France mais uniquement sur d'autres marchés européens. C'est en identifiant ces secteurs très tôt et en apprenant au contact d'autres sociétés que j'ai pu participer activement aux introductions en bourse  d'EDF et GDF au milieu des années 2000. C'est une activité très consommatrice de temps (7h-20h) mais qui est passionnante. Il faut ouvrir les yeux et écouter puis poser des questions. Ne pas hésiter à poser des questions sur la stratégie des entreprises, sur leurs comptes, sur leur approche sociale. C'est la vie d'une entreprise qu'il faut comprendre, se sont ses marchés qu'il faut comprendre et c'est la concurrence qu'il faut comprendre. Avec le temps, on apprend à connaître les PDG et quand un respect mutuel s'installe et un dialogue sympathique s'instaure. 

 

J'ai effectivement eu la chance que les clients, les gestionnaires de fonds que je conseillais sur l'acquisition ou la cession de tel ou tel titre de sociétés, me fassent confiance en votant (au sens propre du terme) pour moi ou pour mes équipes. J'ai été meilleur analyste en France plusieurs fois. Mais ceux sont de vieux titres de gloire dorénavant. Je crois que la seule chose dont je suis fier, c'est le premier article dans un journal avec ma photo (John Honoré, spécialiste vous conseille...). La première chose que j'ai faite a été de le montrer à ma grand-mère qui était très fière de son petit fils. 

 

 



FD : Tu as ensuite travaillé pour le secteur des déchets avant même que ce soit un sujet d’actualité quelle motivation pour cela ?

 

JH : J'ai effectivement travaillé pour la société Séché Environnement et je suis resté ami avec Joel Séché son fondateur. C'est un monsieur qui a réussi un beau pari. Nous nous connaissions bien, ainsi que son ancien directeur général. Ils sont venus me chercher pour 2 éléments, le premier c'était pour la communication financière avec les investisseurs, que je connaissais par ailleurs et le second c'était pour l'acquisition de la société Saur, que le groupe Bouygues avait mis en vente. Je garde un souvenir aigre-doux de la proposition que nous avions faite au groupe Bouygues. Nous avions proposé 900M€ et le deal s'est fait à 1,1Md€. Nous l'avons donc raté. Il s'avérera quelques années plus tard que la Saur sera reprise pour 900M€. Hormis le fait que Joel Séché m'ai dit "qu'est-ce que tu a raté" au début, la valorisation que j'avais faite était bien la bonne. C'est juste que des financiers ont survalorisé cette entreprise pour avoir le deal. In fine, ils ont perdu de l'argent, mais ce n'était plus mon problème. Je garde un souvenir merveilleux des RDV que nous avions avec Joel Séché chez les banquiers prêteurs que nous avons sollicité. C'était vivifiant et cela me changeait beaucoup de l'analyse pure et dure et du conseil aux investisseurs. 

 

 



FD : Tu as finalement décidé pour des raisons personnelles d’ aller vivre dans le sud de la France et pour des raisons de qualité de vie afin de ne plus parcourir le monde, de changer d activité dans une activité sur les recharges de batteries électriques de moto : pourquoi ce domaine en dehors de ta passion pour les Harley Davidson ? Très précurseur en 2012 c'était plutôt visionnaire !! Tu nous en parles ?

 

JH : Deux éléments non concomitants : J'étais effectivement un passionné de HD (j'en ai eu 6, dont un Radikal Kustom qui a été élu 2ème plus beau chopper d'Europe) et c'est en essayant de recharger la batterie de cette moto thermique que je me suis demandé comment ceux qui allaient avoir une voiture électrique allaient pouvoir recharger cette dernière dans les parkings de copropriété. Nous étions en 2011 et je travaillais toujours dans la finance. L'idée a germé et j'ai commencé à creuser. J'ai profité d'un PSE de la SG (dernière banque où j'ai travaillé avec plaisir) pour quitter la banque et fonder la société Borne Recharge Service SAS. Nous étions quasiment les premiers sur ce marché. Ce n'est qu'après avoir atteint 2M€ de CA que j'ai décidé qu'il nous fallait une branche dans le sud et que nous avons quitté Paris pour aller vivre à Cannes. C'est un peu enjolivé car dans la réalité, c'est une simple question de mon épouse que la réflexion est venue. Vous savez, quand vous remontez de vos congés et que vous arrivez à Lyon et qu'il fait gris ! Mon épouse me dit "pourquoi est-ce que nous remontons ?" alors je lui réponds "si tu veux, je fais demi-tour tout de suite et nous habitons dans le sud !". De réflexions en réflexions la décision a été prise en 2 mois. 

 

 



FD : Aujourd’hui tu quittes Bornes recharge la société que tu avais crée pour te remettre à l'international sur un nouveau secteur : sur quel domaine vas tu te positionner ?

 

JH : Oui, concernant mon départ de Borne Recharge Service SAS, je crois que l'entreprise avait besoin de sang neuf. Après 12 ans à draguer, développer, parler, discuter avec plusieurs milliers de clients potentiels, de prospects, de concurrents, etc.. je pense que je n'arrivais pas à me renouveler. Nous avons gagné, ce que je crois être le plus gros contrat de concession signé en Europe (20 ans avec la société CDC Habitat, premier bailleur social de France). Nous l'avons gagné face à des mastodontes de plusieurs milliards. Je remercie au passage les équipes de CDC H qui nous ont fait confiance et qui font toujours confiance à l'entreprise. Nous avons fait une première levée de fonds et avec l'usure du temps, je pense qu'il était temps pour moi de laisser la place. Je n'ai pas de regrets et je remercie toutes les personnes avec qui j'ai travaillé au sein de cette aventure passionnante. 

 

Effectivement je me lance dans de nouvelles aventures : les parfums. Le spectre est assez large, mais pour faire simple, disons que je vais développer des solutions parfumées d'intérieur. C'est un secteur extrêmement concurrentiel mais je crois avoir quelques atouts : la localisation, nous serons à Grasse, l'acquisition de structures qui permettent de démarrer avec une base existante et des idées novatrices que je tairai pour le moment. Le lectorat de notre association est assez large et je suis sûr que certains pourraient trouver l'idée excellente. Tout cela va débuter le 1er septembre avec la mise en place, le lancement des sites Internet, etc.... Nous pourrons en reparler en Janvier 2024 avec joie et plaisir. 

 

 



FD : Tu vas travailler avec le Liban notamment , le Moyen- Orient et la Chine pourquoi ce retour à l’international, qu'est ce qui a motivé ton choix ?

 

JH : Alors, j'ai par hasard rencontré un Libanais qui semble aussi fou que moi et qui a un passé assez similaire. Nous avons sympathisé et c'est lui qui m'a amené sur ce marché. Tout d'abord, j'ai cru qu'il bluffait et j'ai creusé. Et plus je creusais, plus ce que je voyais me plaisait. J'ai découvert que certaines choses existent et ne sont pas commercialisées ou alors en mode confidentiel. Ce secteur est ancien et dirigé par des personnes (ce n'est pas une généralité bien sur) qui ont profité des 40 dernières années pour assurer la position de leur société. Ces personnes passent la main aujourd'hui et cela permet de faire des acquisitions à des prix corrects pour poser le socle. Ensuite, à Nader et moi de développer l'entreprise. Nous ne serons pas 2, nous comptons embaucher 6 personnes d'ici la fin de l'année 2023, sans compter les intervenants extérieurs (avocats, cabinet d'expertise comptable InExtenso que je remercie, la spécialiste des réseaux sociaux qui vas gérer ce pan important du développement, etc..). Le Moyen-Orient s'impose car Nader, Franco-Libanais Chrétien parle couramment l'arabe, la Chine car dans mon périple chez BRS, j'ai aussi développé une usine en Chine et j'ai gardé des liens forts avec mes associés Chinois. Il faut garder en tête que j'ai plus de 600 vols en avion derrière moi, j'ai quelques tours du monde à mon actif du temps de la finance. Ce n'est pas un souhait de continuer à voyager, c'est plutôt un devoir car la croissance du marché des solutions parfumées n'est pas en France (entre 1 et 2%) mais au Moyen-Orient et en Chine (5-7%). Il faut aller là où les marchés se développent. Ceci je le tiens de mon cursus au sein de l'ISG. Sans cette ouverture sur le monde, je n'aurais pas acquis cette notion. 

 

 



FD : Quels défis comptes tu te lancer dans le marché émietté de l’olfactif comme tu me l'as dit ?

 

JH : Nous avons des objectifs et nous avons un calendrier. Nous mettons les éléments en place. C'est comme un jeu de légo, mais un peu plus compliqué. Il ne faut pas brûler les étapes. Cela se construit brique après brique. Nous commençons par le rachat d'entreprise et la création de la Maison Honoré (ce n'est pas mon idée, je précise), puis nous allons structurer avec l'aide du cabinet InExtenso. Ensuite, nous allons créer (ou recréer) l'ensemble des sites internet des sociétés concernées (pour certaines qui n'ont même pas de site). Cette base constitue un socle de plus d'un demi-million d'euros de CA. Puis, nous allons mettre sur le marché des produits novateurs. Je tairais l'objectif de CA à 3 ans car la majorité des gens penserait que je suis soit un fou, soit un illuminé. C'est dans mon habitude, au lancement de BRS en 2012, mon meilleur ami m'a traité de doux-dingue et 10 ans plus tard, il m'a traité de génie visionnaire. 

 

 



FD : Tu as une passion pour les voitures anciennes, tu nous en parles ?

 

JH : Non, je n'ai pas une passion pour les voitures anciennes, enfin si juste quelques-unes. J'adorerais posséder une Ferrari Mondial T (années 1990-93), mais c'est un rêve. Je ne suis absolument pas passionné par les voitures, je roule en électrique. Il n'y a à mes yeux qu'une seule marque de voiture qui me fasse tourner la tête, il s'agit d'Aston Martin. Tout le monde me dit que c'est une folie d'acheter ce genre de voiture car c'est en panne une semaine sur deux, que ce n'est pas fiable, etc.... mais j'ai grandi avec James Bond qui conduit des Aston dans la vaste majorité des films. Pour moi, c'est mythique et intemporel. 

 

 



FD : Enfin aurais tu un souvenir de l’ISG que tu souhaiterais partager avec nous ? Ou sur ce que l'ISG t'à apporté notamment sur l’ouverture sur le monde ?

 

JH : Deux souvenirs sont imprégnés en moi, le premier est la rencontre de notre promo avec l'Abbé Pierre qui était en voyage au Japon. Ce monsieur est plus qu'un simple Abbé. La gentillesse, le désir d'aider autrui sont restés gravés en moi. C'est impressionnant de voir un homme qui voue sa vie au bonheur des autres. Cela m'a marqué. Et avant cela, c'est notre premier cours de gestion à New-York avec un professeur américain qui nous a posé une première  question à laquelle peu d'entre nous ont donné la bonne réponse. Sur les 60 élèves de la promo, je crois que seule une poignée a répondu positivement et je n'en faisais pas partie "reverse your mindset". La découverte des autres cultures, les leçons de vie, les cours en anglais avec de très grands professeurs (notamment au Japon), c'est extraordinaire. Ce qui l'est moins, c'est le racisme japonais (nous sommes au début des années 1990) qui vous renvoie à votre propre pays, et le comportement de certaines minorités en France. Tout cela reste gravé dans ma mémoire et dans mes réflexes. Cette ouverture sur le monde (à 20 ans) m'a permis d'appréhender le monde du travail, les collègues internationaux (salles de marché dans le monde), les clients aux 4 coins du monde avec confiance. Je ne dis pas que j'ai été le plus grand analyste financier qui soit, je dis juste que j'avais suffisamment confiance en moi pour parler à des PDG, des gérants de fonds importants sans complexe. C'est le plus important, la confiance vient de ce qui nous est enseigné à travers l'ISG. 

 

Merci John ! 

 

Florence 




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